Le Royaume-Uni teste la semaine à 4 jours

Le Royaume-Uni teste la semaine à 4 jours

Depuis le 1er juin, 3000 employés de 60 entreprises britanniques ne travaillent plus que 4 jours par semaine, sans baisse de salaire.

Le projet pilote « 4 Day Week Global », décrit comme le plus important au monde à ce jour, doit durer six mois et est conçu pour aider les entreprises à passer à la semaine de quatre jours sans sacrifier la rentabilité.

Louis Bloomsfield, brasseur à Londres, se demande comment occuper ce 5e jour.

« Ma première idée était de faire du bénévolat, et puis j’ai pensé que je pourrais faire autre chose, que je pourrais apprendre une nouvelle compétence. Ca nous offre tellement de possibilités ce cinquième jour libre ! »

La direction de la brasserie prévoit de séparer les travailleurs en deux équipes et de leur offrir des jours de congé différents au cours de la semaine pour assurer le bon fonctionnement.

Ici, on espère que cela permettra non seulement d’augmenter la productivité, mais aussi d’améliorer le bien-être des employés, comme l’explique Sam Smith, cofondateur de Pressure Drop Brewery :

« Nous voulons faire partie d’un changement progressif de la société. Nous voulons contribuer à l’impact environnemental, au bien-être mental, à l’éducation des enfants, à toutes sortes d’autres améliorations dans la société qui peuvent se produire si il y a des changements dans la façon de travailler . »

Plus d’autonomie et des modes de travail flexibles, l’expérience du télétravail des deux dernières années de pandémie a montré que c’est possible.

Pour les entreprises ce serait également un moyen de retenir les employés et de contrer la grave pénurie de personnel : il y a un record de 1,3 million de postes vacants au Royaume-Uni.

« La vraie question est la suivante : l’augmentation de la productivité résultant de la perte d’une journée va-t-elle stimuler la production que vous avez perdue pendant cette journée ? Et je pense que c’est probablement l’élément clé de cet essai, explique Jonathan Boys, économiste du marché du travail au Chartered Institute of Personnel and Development. Si c’est le cas, c’est génial. Si ce n’est pas le cas, nous aurons beaucoup de mal à maintenir la semaine de quatre jours sans sacrifier la croissance de l’économie. c’est probablement le noeud du problème ».

Des tests similaires existent déjà en Espagne, en Islande, aux États-Unis et au Canada. La Belgique veut également introduire la semaine de quatre jours. En France 5% des entreprises l’on adoptée, 64% des salariés y sont favorables, selon une étude du magazine Forbes.