
Mesurer au moins 1,70 m, être célibataire et «représentative de la beauté». Pour l’association française Osez le féminisme, les critères pour participer à l’élection de Miss France sont «discriminatoires». Elle a annoncé lundi avoir saisi les prud’hommes, estimant que ce concours «sexiste» violait le droit du travail.
Selon CNEWS, l’association et trois femmes affirmant avoir dû renoncer à se présenter au concours, car elles ne satisfaisaient pas aux critères exigés par les organisateurs, ont ainsi décidé d’attaquer en justice l’émission de télé.
La société Miss France est visée, mais aussi Endemol, qui la produit.
Si les candidates ne signent pas de contrat de travail avec les organisateurs du concours, leur relation avec Endemol doit bien s’analyser comme celle liant un salarié à son employeur, affirme l’association.
Elle s’appuie sur une jurisprudence de 2013, concernant le concours Mister France. Or, le Code du travail interdit, dans un recrutement, tout critère lié «aux mœurs, à l’âge, à la situation de famille ou à l’apparence physique», a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Me Violaine De Filippis-Abate, l’avocate d’Osez le féminisme.
En conséquence, les requérantes demandent à la justice de condamner les organisateurs du concours à supprimer de leur règlement les clauses qu’elles jugent discriminatoires, comme la taille, la situation amoureuse ou encore celles interdisant de fumer en public, de porter des tatouages visibles ou des piercings.
Reprenant des arguments brandis depuis plusieurs années par des militantes, l’association estime que le concours Miss France a «un impact négatif et rétrograde sur l’ensemble de la société».
Interrogée par l’AFP, la société Miss France a refusé de réagir «dans l’immédiat» à la procédure. Il est peu vraisemblable qu’une décision soit rendue avant le prochain concours, le 11 décembre à Caen (Calvados), a reconnu l’avocate de l’association féministe.